L’Amour ouf : Un tourbillon stylistique au détriment de l’émotion

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L’Amour ouf : Un tourbillon stylistique au détriment de l’émotion

Présenté en avant-première au Festival de Cannes, “L’Amour ouf” de Gilles Lellouche a fait sensation avec son récit d’amour passionné et tumultueux. Adapté du roman éponyme de Neville Thompson, ce film de 161 à 166 minutes, coproduit par des sociétés françaises et belges, se distingue par sa réalisation ambitieuse et son casting prestigieux. Par Sienna

Amour et vengeance

Le film s’ouvre sur les années 1990, où Clotaire, en quête de vengeance contre une bande rivale, est tragiquement tué avant de pouvoir accomplir sa mission. Un flashback nous ramène aux années 1980, dévoilant un Clotaire adolescent et rebelle, qui tombe éperdument amoureux de Jackie, une jeune fille de 15 ans. Leur relation, intense et compliquée, est rapidement mise à l’épreuve par les choix de vie de Clotaire, qui glisse inexorablement vers la délinquance.

Photos : Pathe France/Studio Canal/DR

Destins entrelacés

Clotaire, par une erreur fatale, vole un paquet de drogues appartenant à un criminel local, La Brosse, et se voit contraint de travailler pour lui. La relation avec Jackie se détériore alors que ses rêves d’émancipation se heurtent à la dure réalité de la violence environnante. Un braquage qui tourne mal conduit Clotaire à être accusé à tort du meurtre d’un gardien de sécurité, le condamnant à 12 ans de prison.

Seconde chance

Dix ans plus tard, Clotaire sort de prison, toujours hanté par le souvenir de Jackie, qui vit désormais avec un autre homme. Leur amour renaît lorsqu’ils se retrouvent, mais Clotaire, rattrapé par son passé criminel, cherche à venger la mort de son ami Lionel. Après une série de tragédies, Jackie et Clotaire, dorénavant plus apaisés, trouvent enfin la paix et mènent une vie simple, loin de la violence.

Photos : Pathe France/Studio Canal/DR

Réalisation ambitieuse

Gilles Lellouche, six ans après “Le Grand Bain”, revient avec “L’Amour ouf”, un projet ambitieux au budget de 35,7 millions d’euros. Le film, porté par Adèle Exarchopoulos et François Civil, est soutenu par une impressionnante galerie de seconds rôles, dont Alain Chabat, Raphaël Quenard, et Benoît Poelvoorde.

Esthétique trop soignée

“L’Amour ouf” se distingue par son esthétique flamboyante et rétro, avec des effets panoramiques fulgurants et filtres colorés, sublimés par une bande-son nostalgique des années 70 et 80. Cependant, cette débauche de moyens et d’effets, parfois inspirés de Martin Scorsese ou de Jacques Demy, frôle parfois la surdose, au détriment de l’émotion.

Mélange de genres

En fin de compte, ce film est une œuvre hybride, oscillant entre la fresque romantique et le film d’auteur sur-stylisé. Malgré ses ambitions visuelles, le film peine à susciter une réelle empathie pour ses personnages, bien que Vincent Lacoste brille dans le rôle d’un entrepreneur arrogant des années 80. “L’Amour ouf” est une expérience cinématographique unique, qui, malgré ses excès stylistiques, offre une plongée intense dans une romance tourmentée et épique. Une œuvre à découvrir pour son audace et sa vision singulière du drame romantique.

Sienna

Photos : Pathe France/Studio Canal/DR

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