MODE Fashion Week, défilé Yohji Yamamoto automne/hiver 2025 : L’élégance mystique du noir célébrée à l’Hôtel de Ville

Dans l’écrin majestueux de l’Hôtel de Ville de Paris, Yohji Yamamoto a dévoilé une nouvelle œuvre magistrale lors de son défilé Automne/Hiver 2025-2026. 

À 81 ans, le maître incontesté de la mode japonaise a offert une performance poétique où le noir souverain se conjugue à des accents de gris, de blanc et d’un violet électrique, vibrant tel un battement de cœur dans l’obscurité.

Photos : Yohji Yamamoto/Fhcm/DR

Symphonie de volumes et de textures

Yohji Yamamoto continue de défier les conventions avec des silhouettes sculpturales et audacieuses. Les manteaux amples, véritables piliers de cette collection, se parent de détails saisissants : étoffes entortillées, nœuds complexes, et jeux de textures contrastés. Les robes volumineuses, quant à elles, transcendent le simple vêtement pour devenir des déclarations artistiques. Chaque pièce semble danser, animée par un mouvement intérieur, célébrant une esthétique à la fois brute et raffinée. Dans un dialogue intime entre vêtement et corps, les corsets, loin d’enfermer, épousent délicatement la silhouette, réaffirmant l’idée que la mode du créateur japonais est autant une armure qu’une caresse. Les chaussures plates ancrent les silhouettes dans la réalité contemporaine, prêtes à arpenter les rues de Paris ou de New York, incarnant une femme libre et indépendante.

Photos : Yohji Yamamoto/Fhcm/DR

Entre ombre et lumière

Le défilé s’est déroulé comme un ballet silencieux, empreint de symbolisme. Dans un moment d’une intensité rare, les mannequins ont échangé leurs manteaux noirs doublés de violet, dévoilant la dualité intrinsèque de chaque création : intérieur et extérieur, visible et invisible. Ce geste théâtral, presque rituel, résonne comme une méditation sur la nature de l’apparence et de l’essence. La bande-son mélancolique, chargée de nostalgie, a enveloppé le spectacle d’une aura poignante. Les mots de Yohji Yamamoto résonnent dans l’air : « L’inspiration vient naturellement parce que je vieillis, alors je me dépêche ». Une urgence palpable imprègne la collection, traduisant une quête passionnée de capturer la beauté avant qu’elle ne s’efface.

Photos : Yohji Yamamoto/Fhcm/DR

Héritage intemporel

Au-delà des tendances éphémères, cette collection se positionne comme un hommage à l’intemporalité. Les formes géométriques blanches et violettes, les cordons ondulés traversant les torses et les motifs abstraits transforment les manteaux en véritables œuvres d’art vivantes. Il déploie ici une fois de plus sa maîtrise inégalée de la déconstruction, assemblant les matières pour raconter une histoire profondément humaine. Le poète noir de la mode continue de fasciner par sa vision unique, combinant mystère, élégance et émotion dans chacune de ses créations. Ce défilé, à l’image de son créateur, transcende les époques, nous rappelant que la mode, dans sa forme la plus pure, est une véritable œuvre de poésie en mouvement.

Photos : Yohji Yamamoto/Fhcm/DR